Kémi Séba

 

Ce mardi 9 juillet 2024, un décret publié au Journal officiel de la République française (et relayé par la presse française) a officialisé la perte de nationalité française de Kémi Séba, de son vrai nom Stellio Capo Chichi. Cette décision, prise par le Conseil d’État, marque l’aboutissement d’une procédure initiée par le ministère de l’Intérieur en début d’année. L’activiste de 42 ans, connu pour ses positions panafricanistes et ses critiques virulentes envers la politique néocoloniale française en Afrique, avait défrayé la chronique en brûlant publiquement son passeport français lors d’une conférence de presse à Fleury-Mérogis.

Dans une déclaration sur Instagram, Kémi Séba a exprimé son soulagement et sa détermination suite à cette décision : « Libéré je suis de ce fardeau. J’ai quitté la France depuis bientôt 14 ans à cause de sa politique néocoloniale et de sa négrophobie systémique que je combats depuis l’Afrique frontalement. » Il a également souligné que brûler son passeport avait été un acte symbolique pour dénoncer ce qu’il perçoit comme les séquelles d’une politique oppressante.

Séba voit dans le retrait de sa nationalité une validation paradoxale de son militantisme contre la « Françafrique ». Il interprète cette mesure comme une reconnaissance tacite de l’efficacité de son travail par les autorités françaises, même si celles-ci l’ont sanctionné. « La décision du conseil d’État vient très en retard, mais mieux vaut tard que jamais, » a-t-il ajouté, révélant que sa demande formelle d’abandon de nationalité avait déjà été soumise via son avocat.

L’activiste ne voit pas cet événement comme une fin, mais plutôt comme un nouveau départ pour ses activités militantes. Il a conclu son message en disant : « Tout rentre dans l’ordre désormais. C’est maintenant que tout commence. Courage à vous, car vous venez de nous rajouter des tonnes de litres d’essence dans notre moteur politique. »

Né le 9 décembre 1981 à Strasbourg (France), le militant suprémaciste noir et panafricain béninois est l’un des principaux vecteurs de la désinformation pro-russe en Afrique, ayant été directement financé par le groupe Wagner.

Cette affaire soulève d’importantes questions sur les droits civiques et la liberté d’expression, surtout concernant ceux qui choisissent de critiquer ouvertement les politiques de leur pays d’origine. Elle met également en lumière la complexité des relations entre la France et ses anciennes colonies, une dynamique souvent chargée de tensions historiques et contemporaines.